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Église Protestante Unie Manche Sud

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"Nous, les fils de Caïn, soyons pacifiques"

Publié le 15 Juillet 2013 par Association cultuelle de l'Eglise protestante unie de Saint Lô-Manche Sud. in culte

"Nous, les fils de Caïn, soyons pacifiques"

Voici la prédication proposée ce matin du 14 juillet par Alain Leylavergne:

SOYONS PACIFIQUES

La bible, notre seule référence, notre média, lue et relue par des millions de nos semblables, des foultitudes dirait-on de nos jours, est un livre qui s’ouvre très vite sur la folie meurtrière de l’homme. Très vite nous comprenons que cet être crée par la volonté de Dieu porte en lui cette folie meutrière qui se perpétue chaque jour, chaque heure dans le monde. Depuis le début, depuis le commencement, nous vivons le rituel du sang versé, de génération en génération. Nous sommes bien les descendants de Caïn. Et dès que nous prenons pied sur un nouvel espace, pacifique, nous n’avons de cesse de le dévaster. La violence est intrinsèquement présente dans nos actes. Par jalousie, pour des pécadilles, une fumée qui ne monte pas vers le ciel, un morceau dont l’autre profite alors que nous le désirons, une haute idée de l’humanité, du sort de la cité, du texte, du principe, du dogme, une offense, la volonté d’en découdre avec la misère, nous sommes prêts à tuer, à cogner, à mutiler, à insulter …

Voilà notre réalité. Et si nous y réfléchissons bien cette blessure permanente qui nous meurtrie, cette plaie qu’est la violence est toujours soutenue par des images. Dans nos mythologies personnelles : des images de puissance absolue, de domination totale …

Le tempo est donné par les nouvelles en économie : conquête de marchés par exemple, gains de productivité ; surpassement des seuils etc …

Et la publicité d’y aller de ses refrains sur la puissance …

Mais c’est dans nos rapports à nos frères que la brutalité atteint des sommets : refus d’écouter, d’apaiser l’autre quand il est ébahi, écrasé par le désarroi. Bien, souvent nous le trouvons « nul », inadapté, peu performant.

Et puis nous le jalousons, notre frère. Nous voulons ce qu’il a, nous sommes scandalisé de ses succès, de ses réussites. Comme Caïn nous trouvons totalement injuste que lui ou elle soit béni dans ses affaires, ses projets, ses amours. Nous sommes prêts à le ou la ou les ridiculiser « comment des personnes aussi peu comme moi peuvent-elles avoir autant de succès ? ». Il n’y a qu’à écouter certains interview : le désir de réussite, de performance, de célébrité peut motiver n’importe quel oubli de l’autre. « Elle a la niaque » disait tel entraîneur à propos de sa championne. Ce mot « niaque » fouette le visage : le culte de la volonté suprême de puissance l’emporte sur celui de la paix, de l’écoute. Comme Caïn qui ne comprend pas pourquoi cet éleveur de frère est aimé de Dieu. Dieu ne lui a jamais dit qu’il ne l’aimait pas, lui Caïn, il lui a dit de ne pas se laisser porter par son désir … mais Caïn qui veut tant de reconnaissance ne sait pas attendre, entendre, faire le chemin nécessaire. Il ressent le rejet quand Dieu lui dit « Mais si tu n’agis pas bien, le péché est tapi à ta porte, et son désir se porte sur toi, à toi de le dominer ». Tout est dit : « à toi de le dominer ». Mais Caïn n’en démord pas : il jalouse son frère et lit un injustice, un désamour du Père, dans cette fumée qui monte. Il se laisse emporter par ce désir de reconnaissance. Et quand, après avoir tué Abel, Dieu lui demande « Où est son frère ? » il rétorque : « Je ne sais pas, suis-je le gardien de mon frère ? ». Phrase terrible qui pourrait se résumer par des expressions entendues trop souvent ici ou là : « rien à cirer des autres ». d’abord ma pomme, ma célébrité, ma réussite … pourvu que je garde la « niaque !, le mental ».

Et puis il y a les colères et les brutalités à peine admises comme telles : violence envers les plus jeunes, violence conjugales, raciales … la haine nous envahit, nous entraîne aux pires excès et souvent au nom de la justice nous acceptons la sauvagerie.

Ainsi en est-il des solutions à l’emporte pièce : résoudre un problème avec des moyens démesurés. L’exemple de l’Irak est patent à ce sujet. Le problème n’est pas résolu et la sauvagerie est installée durablement dans un pays qui a vu naître Abraham et l’écriture !

Et pourtant combien étaient-ils préparés celles et ceux qui croyaient que la force était la solution pour rétablir la justice !

La réponse de Jésus à son disciple est patente : « remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée, disparaîtront par l’épée. »

Jésus nous invite à la seule performance, au seul combat qui vaille le coup, celui de l’esprit et de la considération de l’autre. Il nous invite à réaliser chaque jour un « travail » sur nous même, une révolution. Transformer ce rapport de soumission aux passions, aux désirs en rapport de paix.

C’est un combat joyeux. Cette joie envahit le Chrétien, le disciple du Christ. Remarquons comment nos frères sont rayonnants quand ils sont emplis de joie, d’amour, et de fraternité. Ce qui rayonne, c’est la conscience du prochain.

Mais Jésus nous dit qu’il n’est pas venu apporter la Paix mais la division. Tout s’écroule donc !

Comment est-ce possible ?

La réponse est dans ce formidable commandement : « tu aimeras ton prochain ». C’est un vrai scandale quand Jésus le dit en pleine occupation romaine. C’est un vrai scandale quand Gandhi l’affirme en pleine occupation coloniale, c’est insupportable quand Martin Luther King l’exige…

Oui les pacifiques, les aimants sont scandaleux et provoquent la haine, le ressentiment, la division.

Que faire alors ?

Regarder en nous-même et laisser monter cette immense tendresse que nous révèle Jésus, lui faire confiance pour nous aider à vaincre cette violence, cette pulsion de mort qui nous habite.

« Je suis la Vérité et la vie ». Laissons le Christ guider notre vie, simplement.

Sa parole, tout simplement.


Alain Leylavergne.

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O
I think, holy books give a direction to lead a proper, peaceful way of life for the society. They also have the answers to the problems that arise in this world, but people are unaware of this fact and doesn’t tries to find that truth.
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F
gracias
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