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Église Protestante Unie Manche Sud

Blog d'actualités des églises de la Manche (Sud) Saint-Lô | Granville | Agon-Coutainville Suivez-nous également sur Facebook !

Culte Eglise verte-Culte des récoltes à Granville

Publié le 16 Octobre 2018 par Association cultuelle de l'Eglise protestante unie de Saint Lô-Manche Sud. in Eglise verte, Création, Culte des récoltes, Osée

Ce dimanche 7 octobre, Denis anime le culte des récoltes qui lance notre départ vers une Eglise plus "verte".

Paul nous dit dans l'épître aux Romains que la création elle même aspire à une régénération, à une délivrance qui est liberté et accouchement d'un monde nouveau.

Romains 8 : 19 à 22

 

Jésus nous invite à regarder la nature et à vivre dans la confiance et la reconnaissance

Matthieu 6 : 26 à 34

 

Osée est un prophète du milieu du VIII eme siècle av JC. Contemporain d'Esaïe, il est du royaume du Nord et voit l'atmosphère trouble des dernières années d'indépendance du royaume du Nord Israël.

Osée 4 : 1-3

 

Prédication :

Comme beaucoup d'autres paroisses catholiques ou orthodoxe, notre paroisse protestante s'engage dans ce projet de l'Eglise verte. L'urgence écologique n'est pas un souci des seuls chrétiens-il n'est pas nouveau (je me souviens d'une prédication de Michel sur ce thème avec cette question est-il trop tard?). Si l'avenir de notre planète devrait être un souci partagé par toutes les femmes, tous les hommes de cette terre, quel devrait être la part, en parole et en actes des Chrétiens dans cette affaire ?

Abordons cette question par le texte d'Osée. Il commence par cette parole : « Ecoutez la parole de YHWH ». Dans notre approche au monde -humains et environnment-, nous avons cette particularité d'invoquer un autre, l'Autre, Dieu. Ici nommé YHWH, « Je suis », celui qui est la vie par excellence, qui donne la vie, le créateur. Si nous devons nous engager dans ce devoir écologique, c'est en entendant une parole : « Ecoutez la parole de YHWH »le Vivant par excellence.

L'Eternel est , nous dit Osée en dispute avec les habitants du pays. Le terme hébreu évoque un différend, une querelle, un procès. Dieu est en procès avec les habitants du pays. Sa sollicitude si joliment exprimée par le Jésus de Matthieu qui évoque l' attention généreuse de Dieu envers le monde, n'exclue pas un regard sans complaisance envers ceux qui habitent la terre. Terre et pays sont désignés par le même mot hébreu Haarets. Etre d'un pays c'est être en même temps de toute la terre.

Pourquoi Dieu cherche-t-il à faire procès ? Le texte dit : il n'y a pas Hesed, un mot qui fait le tourment des traducteurs. Il désigne l'amour, l'affection , la fidélité mais aussi la honte, le crime. Un même mot qui a les deux significations opposées comme souvent l'envers et le revers de bien des gestes humains. La racine du problème dans la vie dans son rapport au monde, est à la fois ce manque d'empathie durable (et dans le domaine écologique, nous réagissons souvent sur le mode 'on y pense et on oublie', or notre lien avec l'environnement devrait être celui d'une affection durable), mais aussi ce manque de honte, de scrupule dans notre relation aux autres vivants. Nous prenons la nature qui nous environne de haut. Fort d'une théologie souvent mal comprise de l'homme à l'image de Dieu, le croyant lecteur de la BIBLE, juif ou chrétien peut etre tenté d'exprimer une supériorité tranquille, alors que comme le dit l'Ecclesiaste « la supériorité de l'homme sur la bête est nulle ». Nous ne sommes pas supérieurs aux chiens, aux chats, aux oiseaux. Nous sommes dans le même cosmos, sur la même terre, partageant le même souffle, la même vie biologique.

Il nous manque aussi , ajoute Osée, la connaissance de Dieu. Cette connaissance n'est pas un simple acte intellectuel, ou un simple pari philosophique sur l'existence de Dieu. Cette connaissance est bibliquement une relation intime à Dieu qui engage tout l'être, et notamment notre être comme présent au monde, engagement vers Dieu, vers la source de vie.

Osée énumère ensuite des fautes, qui reprennent pour l'essentiel six des dix commandements, des fautes envers le prochain : voler, faire effraction, être infidèle, tuer, se parjurer, mentir. Dans tous les cas il s'agit de porter atteinte à l'autre. Dans notre réflexion écologique, il faut bien nous souvenir que dans nos négligences environnementales, nous portons aussi tort à notre prochain. C'est une façon de lui mentir, de le voler, de ne pas être loyal, et peut-être de la tuer. L'autre est celui qui vit ailleurs (une chose faite ici peut avoir des répercussions très loin), l'autre est celui qui viendra après nous (nos enfants, les générations futures).

Et voilà la terre en deuil. Voici une menace sur la vie même de beaucoup d'espèces. « Tous ceux qui l'habitent déperissent, jusqu'aux bêtes des champs et oiseaux du ciel, même les poissons de la mer disparaissent. » Nos erreurs, nos fautes ont des répercussions sur tout l'environnement. Ce passage est prophétique, non pas pour nous alarmer (encore que!), la menace d'une fin peut anesthésier au lieu de réveiller -si c'est foutu, alors chantons et dansons sans nous préoccuper d'une fin inévitable. Non prophétique au sens biblique qui nous fait nous convertir, c'est à dire changer de direction. Car même si ce monde devait mourir , et nous avons l'espérance d'une nouvelle terre spirituelle, nous n'aurions pas moins le devoir d'agir ; ecoutons comme le dit Paul, le monde autour de nous haleter, ces gémisssements sont la parole inarticulée, une prière sans mot, un cri auquel nous devons répondre, Maintenant !

A Dieu seule la gloire.

 

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