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Église Protestante Unie Manche Sud

Blog d'actualités des églises de la Manche (Sud) Saint-Lô | Granville | Agon-Coutainville Suivez-nous également sur Facebook !

Culte du 14 janvier 2018 Granville, notre jardin intime: tests et tentations.

Publié le 17 Janvier 2018 par Association cultuelle de l'Eglise protestante unie de Saint Lô-Manche Sud. in tentation, Luc, désert

Ce dimanche de janvier, alors qu'un peu de soleil réchauffe nos côtes touchées par des tempêtes successives,  Michel Desiage-Urbain préside un culte animé par notre guitariste Allan et notre organiste Fay.

Voici les textes bibliques lus:

Genèse chapitre 3 versets 1 à 6

« La tentation au jardin d’Eden »

Epitre de Jacques chapitre 1 versets 2 à 4 et 12 à 18

« Epreuves et tentations »

Avant la lecture d’un passage de l’Evangile Michel  nous invite à vous lever pour chanter 2 fois le cantique 168 : « Vous bondirez de joie »

Evangile selon Luc chapitre 4 versets 1 à 13

« La tentation »

 

Nous sommes nombreux sur cette terre à éprouver une sorte de fatigue par rapport à la vie qui nous est offerte. Les temps qui courent, plus que d’autres, sont propices au désenchantement.

En disant cela, je ne voudrais pas en rajouter une couche, mais pour guérir le mal, encore faut-il l’identifier pour tenter d’y voir clair.


 

« Tenter » : le mot est prononcé, car c’est de cela qu’il s’agit. Notre vie est assaillie par toutes sortes de tentation sans qu’on s’en rende compte vraiment.

C’est par là qu’il faut commencer si l’on veut que Dieu nous fasse dépasser cette morosité pénible et transfigurer notre existence. C’est d’ailleurs en s’attaquant à la tentation que commence l’Evangile. Et s’il nous parle des tentations de Jésus, c’est à coup sûrs pour parler des nôtres.


 

Ce n’est pourtant pas très glorieux de commencer par parler de nos points faibles. Mais autant commencer par là pour nous en débarrasser !

Pourtant, comme nous n’en sommes pas très fiers, nous les gardons secrètement par devers nous, en secret, enfermés au fond de nous-mêmes. Pas besoin d’être un grand penseur ou un saint pour se réfugier dans la solitude de nos déserts intérieurs pour y dissimuler nos rancœurs afin de sauver les apparences.


 

C’est dans ce désert intime que nous cultivons le sentiment de nos frustrations, que nous songeons à la vindicte, que nous mettons en place des projets de vengeance que nous ne réaliserons jamais, cela n’empêche pour autant qu’ils nourrissent notre âme. Mais le fait de les formuler nous soulage quand même.

Quand nous pénétrons dans ces jardins intérieurs où fermentent ces choses inavouables, nous prenons bien soin de fermer la porte derrière nous, sans jamais y inviter personne, afin d’en garder le secret !

 

Nous voilà donc dans le désert de la phase cachée de notre vie, et personne ne sait rien de ce qui s’y passe, mais le tentateur s’y est engouffré avec nous et se délecte d’avance de ce que nous allons mijoter.

Le tentateur n’est pas un étranger venu d’ailleurs comme nous aimerions le dire pour nous disculper et élaborer ainsi une première tentation, c’est seulement un autre aspect de nous-mêmes, c’est le mauvais côté de la force qui nous habite, c’est l’autre aspect de notre personnalité. Ce tentateur n’a donc rien de diabolique en lui. C’est alors qu’il nous donne faim de ce que nous n’avons pas !

Culte le dimanche 14 janvier 2018 à Granville 6


 

PREDICATION (suite)


 


 

Vous pourrez remarquer que je décris ce qui se passe en nous en suivant exactement les étapes de la tentation de Jésus : désert, solitude, faim, tentation.

Le tentateur nous donne faim de ce que nous n’avons pas, il nourrit nos frustrations, il remet sur le gril le souvenir de nos échecs et entretient les désillusions.

Il alimente ainsi nos désirs de vengeance. Nous savons résister par nos silences, mais les frustrations rentrées continuent à empoisonner notre vie.


 

A Jésus qui est le témoin silencieux de nos secrets, nous disons nos rancœurs. Nous nous plaignons à lui parce que Dieu n’a rien fait, nous sommes tentés d’aller voir ailleurs. Nous espérions une vie normale, la gloire, la grandeur et la fortune, et aucune n’a répondu vraiment à l’appel. Nous suggérons alors à Jésus, sans trop y croire, de faire un miracle pour soulager nos meurtrissures afin que ses anges accourent, nous portent sur leurs mains et nous fassent grandir aux yeux des autres.

« Ah ! si les cieux voulaient bien s’ouvrir, dit le psalmiste, alors tu descendrais ! » mais face à ces demandes de miracles, Jésus reste impassible. Il nous rappelle, nous semble-t-il, que derrière notre demande nous ferions de Dieu le responsable des coups du sort qui nous arrivent !


 

Jésus, quant à lui, nous suggérerait plutôt de puiser en nous la force qui sommeille et qui ne demande qu’à se mettre en action sous son impulsion. « Prends ton lit et marche » dit-il à l’infirme car il y a encore en lui une force que Dieu peut ranimer et qui lui permettra de se redresser et de retrouver la dignité de l’homme qui marche tout seul. A Gédéon, qui attendait lui aussi un miracle pour agir et gagner la bataille, Dieu lui a dit :« Va avec la force que tu as » et la victoire se profila à l’horizon !


 

Face à la tentation de croire que Dieu peut intervenir miraculeusement dans nos vies, Jésus nous rappelle qu’il y a en nous des possibilités cachées que Dieu peut ranimer à notre demande pour nous aider à poursuivre notre route dans les difficultés que nous traversons.

 

Mais attention, une tentation, comme les trains, peut souvent en cacher une autre. Car la société du 21ème siècle, en dépit des apparences, favorise toutes les tentations car elle est inégalitaire ; elle favorise les surdoués et accable les médiocres !


 


 


 

Culte le dimanche 14 janvier 2018 à Granville 7


 

PREDICATION (fin)


 


 

Nous élevons nos enfants dans l’espoir de les voir supplanter les autres, nous développons l’idée que leurs talents sportifs, artistiques, intellectuels ou autres, leur donnent le droit de supplanter les autres, souvent cela s’assortit de compensations financières. La tentation serait de croire que Dieu approuve cela, en considérant que c’est lui, qui en donnant leurs talents aux hommes cautionne la société qui se construit sous nos yeux sans en voir les défauts.


 

La force qui est en nous, le dynamisme que nous avons évoqué, consistent non pas à se mettre à part, à cause de nos talents propres, mais à se laisser habiter par Dieu qui agit en nous et nous aide à construire la société égalitaire que Jésus appelle son Royaume et dont la réalisation est à portée de main si nous lui faisons confiance.


 

Il nous faut considérer que ce qui est mobilisateur et déterminant, c’est l’intérêt que l’on porte aux autres et que nos nombreux talents et avantages doivent servir à l’amélioration du sort des plus malchanceux. Mais il ne serait pas sage, et ce serait une nouvelle tentation, quand nous avons repéré l’action de Dieu en nous, que de croire que nous soyons détenteurs de sa sagesse !


 

Forts de ces succès, dont ils attribuent les origines à Dieu, les plus forts dans la foi sont alors tentés de régenter les autres et le monde en son nom, oubliant que le dynamisme que Dieu développe en eux doit les conduire doit sur le chemin de ceux qui sont en manque et non à la recherche de leur propre gloire.


 

La tentation nous guette à chaque instant de notre vie. Elle peut aussi bien s’emparer de nous dans nos moments de faiblesse que nous faire déraper dans nos succès. Tournons nos yeux vers Jésus-Christ qui nous enseigne que le sens de notre vie n’est pas dans la satisfaction de notre « égo » mais dans la construction d’une société dont le seul but est de rechercher le mieux-être de nos compagnons de route et non pas la satisfaction de nous-mêmes.

Dieu nous a créés

pour cela et nous en a donné les moyens.


 

AMEN


 


 


 

 

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